Les vendanges 2016 battent leur plein. A travers les campagnes et les coteaux, les vignerons s’activent pour ramasser le précieux raisin. Pour ce millésime 2016, de nombreux spécialistes s’accordent à dire qu’il sera de bonne qualité tout en étant produit en petite quantité. La faute aux aléas climatiques (grêle, gel tardif) selon les régions. Reste la tradition de la fête et des grandes tablées, sitôt posés les sécateurs. L’occasion de déboucher un bon millésime… C’est là qu’intervient l’autre outil indispensable : le tire-bouchon laguiole, appelé sommelier.
Suprême paradoxe ; ce serait un anglais le Révérend Samuel Henshall, qui aurait déposé le premier brevet d’invention du tire-bouchon le 25 mai 1795. Rien de surprenant, nous sortions à peine de la Terreur, façon Saint-Just et n’avions pas le cœur à la vendange. Qu’importe, nous nous rattraperons au siècle suivant en fixant une vrille à l’une des extrémités du couteau le plus populaire de cette époque : le pliant de Laguiole. A la lame et aux spires (terme technique pour la vrille) les couteliers adjoindront un poinçon.
Si les Creusois ont construit Paris avec leur truelle, les Auvergnats et Aveyronnais y ont participé à leur façon, munis de leur tire-bouchon. C’est l’époque des cafés charbons, celle où Madame tient le troquet pendant que Monsieur livre à domicile le précieux minerai. Glissé dans la poche de chaque aveyronnais, l’instrument ainsi équipé montera à Paris pour faire les délices des cafés-concerts et des bougnats, avant de rejoindre les belles tables de la ville lumière rebaptisés « Sommelier ».
A force de ténacité, de véritables empires vont se constituer autour des brasseries, les Aveyronnais de Paris ayant aujourd’hui encore une puissance économique non négligeable dans la capitale. Si les Auvergnats sont toujours là, leurs sommeliers également ! Aujourd’hui, la grande aventure se poursuit avec Forge de Laguiole et sa belle collection de « Sommelier » dont les cinq spires filetées sont fixées à l’ancienne sur des platines en inox avec une pièce d’appui en fonderie. Quant au manche doucement galbé, il peut lui arriver d’être façonné de mille matières dont certaines traditionnelles comme la corne de vache et d’autres plus inattendues comme le tissu compressé.
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