Nachrichtungen - Mittwoch, 22 September 2021

Victorien, coutelier dans les ateliers Forge de Laguiole

Focus sur le travail du coutelier à travers le portrait de Victorien qui collabore depuis sept ans à la fabrication de couteaux de Laguiole dans notre manufacture de l’Aubrac.

Victorien, tu travailles à la Forge de Laguiole depuis 7 ans, qu’est-ce qui t’a amené à la fabrication du couteau et à notre coutellerie ?

Mon premier métier était tailleur de pierre. Je cherchais à faire autre chose qui m’apporte plus de satisfaction ; j’ai décidé de me reconvertir. Après quelques stages, j’ai su que la coutellerie était ce que je voulais faire.  Je souhaitais poursuivre ma formation, j’avais des bases théoriques, je connaissais les pièces, les méthodes de travail, j’avais des notions pratiques, mais pas de recul. Forge de Laguiole représentait une fantastique occasion d’avoir une première expérience concrète sur un temps long et d’acquérir un vrai bagage. Et, je suis resté !  

Tu connaissais le couteau de Laguiole avant de venir travailler ici et toute la tradition qu’il représente ?

Je connaissais le couteau par sa réputation. L’été 2005, j’étais venu à Laguiole pour me renseigner sur la fabrication. C’est là que j’ai compris. Derrière l’objet, il y avait une tradition et une volonté de la sauvegarder.  Pour moi, c’est essentiel de participer à la préservation de ces savoir-faire. L’une des possibilités pour que les gens soient bien, c’est l’enracinement, vivre de quelque chose qui soit lié à leur terre, ici au plateau Aubrac, à leur façon de vivre, à leur histoire, que ça soit une source. La tradition du Laguiole fait partie de cette source. C’est très important qu’il y ait des gens qui cherchent à protéger le couteau fait à Laguiole, comme il l’a toujours été et comme il doit l’être.

Comment fabrique-t-on l’authentique couteau de Laguiole et comment t’y prends-tu ?

Pour que le travail soit bien fait, il faut passer par cinq étapes de fabrication. Je commence par préparer les pièces une par une et je les assemble. A ce moment-là, je procède à une première vérification des réglages. Puis, je cloue le couteau, et c’est la deuxième vérification, celle de la finition mécanique. Ensuite, j’en arrive à l’étape du façonnage du manche. C’est un moment délicat. Les matériaux sont naturels et il peut y avoir des petites imperfections, on ne les voie pas immédiatement. Encore, une fois, il faut contrôler. A la Forge, on est encouragé à prendre le temps de le faire, donc quand les choses ne sont pas tout à fait comme je veux, je vais les reprendre. Enfin, il y a l’étape de guillochage et de ciselage de l’abeille puis le polissage.

Combien de temps faut-il en moyenne pour effectuer toutes ces étapes et en arriver au couteau terminé ?

C’est très variable en fonction du modèle. Et puis il faut prendre en compte qu’avant que je réalise le montage du couteau, toutes les pièces nécessaires sont également fabriquées en amont au cœur de la forge de Laguiole, par exemple le sciage des matières et la fabrication des pièces métalliques. De plus tous les modèles n’ont pas le même temps de travail. Pour des couteaux une pièce, c’est-à-dire uniquement avec la lame cela sera moins long qu’un plein manche d’exception. Plus il y a de pièce sur le couteau (tire-bouchon, poinçon…) plus le mécanisme est complexe et donc demande plus de temps. Pour le guillochage de ressort et le ciselage de l’abeille par exemple, cela varie d’une dizaine de minutes pour les modèles les plus simples jusqu’à plusieurs heures de travail pour des couteaux de collection.

La fierté du coutelier

Où vas-tu chercher ton inspiration pour les formes quand tu guilloches les ressorts ou que tu cisèles l’abeille ?

Je m’inspire généralement de la nature. Mais je vais également utiliser des éléments plus personnels. Par exemple, j’aime beaucoup tout ce qui est « fantasy », l’illustration, les jeux vidéo, on y voit des dessins très élaborés, je vais réutiliser certains motifs. C’est une manière pour moi de personnaliser le couteau, de le signer avec le travail de ma main.

Quand tu sais que ton couteau est vendu à l’autre bout du monde, que ressens-tu ?

De la fierté et que ce soit à l’autre bout du monde comme en France. Le fait de faire un travail artisanal qui utilise le corps et l’esprit et qui soit reconnu, c’est très valorisant. Tu ne peux pas assembler un couteau de façon mécanique. La coutellerie quand on la fait comme à la Laguiole ne pourra jamais être complètement industrialisée, la main de l’homme restera toujours au centre.

fabrication d'un couteau laguiole authentique

Rêve de lame Damas

Quels conseils donnerais-tu à nos clients et à tous ceux qui aiment nos couteaux ?

Avant toute chose :  ne pas faire claquer son couteau. En fermant son pliant, on doit retenir la lame. Dans un pliant, La butée sert à éviter que la lame ne s’émousse lorsque que le couteau est fermé ; elle n’empêche pas le tranchant avec l’élan d’aller sur le ressort.

Mon deuxième conseil : entretenir son couteau. Les matières sont des matériaux qui ont été vivants, ils ont besoin d’être nourris. Un couteau qui n’est pas entretenu, même s’il était de bonne qualité à la base, finira par s’abîmer.

Quel couteau rêves-tu de fabriquer ?

Un beau trois pièces plein manche, pour la technicité du montage, car c’est ce qui me passionne le plus. Et bien sûr l’habiller par un beau guillochage avec doubles platines également guillochées. Et si je pouvais rajouter à cela un ressort et la lame en Damas ce serait parfait.

Quel couteau-as-tu dans ta poche ?

C’est un forgé plein manche en genévrier, fait par un de mes collègues. Ce n’est pas moi qui l’ai fabriqué mais il me plaît vraiment et je suis très content de l’avoir.

couteau de laguiole forge de laguiole

You must be logged in to post a comment.

Schließen

Es befinden sich keine Produkte im Warenkorb.